Journée Clinique

Le corps parlant: sur l'inconscient auXXIe siècle




Xe CONGRÈS DE L'ASSOCIATION MONDIALE DE PSYCHANALYSE (AMP)


Rio de Janeiro, 25 au 28 avril 2016

 

JOURNÉE CLINIQUE


27 avril 2016

 

POINT DE DÉPART


La Journée Clinique du Xe Congrès de l'AMP, part de l'expression "corps parlant" et se présente comme une occasion privilégiée pour faire surgir éclairs et élucidations, qui donneront à leur tour naissance à de nouvelles opacités, pour faire avancer la façon dont nous comprenons l'invention par Lacan du néologisme «parlêtre».


Par cette création, il a mis en évidence que l'inconscient et la psychanalyse elle-même ne sont plus ce qu'ils étaient au temps de Freud. Si, comme Miller le constate, "nous faisons déjà l'analyse du parlêtre", cette journée pourra donner l'occasion aux membres de l'AMP de dire ce qu'est cette analyse, et comment ils la pratiquent.

 

Nous souhaitons que chaque texte destiné à cette Journée Clinique soit consacré à l'un des axes thématiques figurant ci-dessous, et explicite comment l'inconscient se présente dans l'actualité mais aussi comment la psychanalyse d'orientation lacanienne aborde la présence vivante du corps parlant.

 

AXES THÉMATIQUES

 

I - Quelle est la place de la sexuation dans l'expérience analytique aujourd’hui ?

 

L'expérience analytique vérifie que la facilité de l'accès à la satisfaction sexuelle et la quête furieuse pour sa diversité n'apportent pas de solutions aux impasses sexuelles.


La dérégulation généralisée de la sexualité apparaît dans les corps, ainsi que le dit Miller, sous les formes du "désenchantement", de la "brutalisation"de la "banalisation", de la "vacuité sémantique". Aujourd'hui les symptômes résistent à être lus comme des formations de l'inconscient porteuses d'un sens sexuel caché : ils s'écrivent sur les corps surtout comme une jouissance qui émerge sans les obstacles de jadis, mais pas sans provoquer de perturbations. Telle émergence de jouissance dans le corps, explique Miller, peut se rapporter à ce qui se passe dans un autre corps. Comment la répartition sexuelle se présente-t-elle dans l'analyse que nous faisons aujourd'hui du parlêtre ?


En quoi le phallus, présenté par Lacan comme 'le seul réel qui vérifie" et comme "support de la fonction du signifiant", nous permet-il encore de chercher la place de la sexuation dans l'expérience analytique, dans un monde où les énigmes de la sexualité semblent de plus en plus saisies d'un processus de dissolution ?

 

II- Types cliniques et sinthome : Quelles articulations dans la clinique psychanalytique aujourd’hui ?

 

Il s'agit de montrer comment les modes singuliers selon lesquels le sinthome affecte le corps parlant interfèrent dans la configuration, dans la localisation et dans le traitement des "types cliniques" de la psychanalyse. Dans le cas de ce qui peut encore entrer dans la nosographie de l'hystérie, le sinthome se détache comme émergence d'une jouissance qui se réfère à un autre sinthome d'un autre corps. Dans le registre de la psychose, lorsqu'il qualifie de "télépathe" sa fille perturbée par le déclenchement d'une schizophrénie, Joyce, selon Lacan, "lui attribue quelquechose qui est dans le prolongement…. de son propre sinthome". Il sera intéressant d'expliquer comment telle émergence de jouissance dans le corps et le sinthome apparaissent même dans les cas de névrose obsessionnelle ou encore dans les formes diverses selon lesquelles la perversionsemble aujourd'hui se généraliser. On pourra aussi déplier ce que veut dire   "aller au-delà de la débilité et du délire pour le corps parlant", ou encore selon les termes de Miller, "se faire la dupe d'un réel sans y adhérer".

 

III-Sinthome et escabeaux : quels sont les destins de la sublimation dans le monde contemporain et dans les analyses ?

 

Miller présente l'escabeau comme une espèce de "piédestal" sur lequel "l'être parlant monte, pour se faire beau" et souligne qu'il répond"à la sublimation freudienne, dans son croisement avec le narcissisme". Du fait qu'elle nous éloigne de la conception banalisée de la sublimation comme un nettoyage étranger à la satisfaction sexuelle et qu'aussi elle implique le désabonnement à l'inconscient, la notion d'escabeau est un outil important pour l'analyse de l'être parlant. L'escabeau est selon Miller, ce qui du côté de la jouissance de la parole "inclut le sens". Cependant que le sinthome se rapporte à l'opacité de la jouissance quant au sens et, pourtant il s'agit de montrer comment nous analysons les différents usages que les corps parlants font aujourd'hui de l'escabeau et du sinthome.


Lacan détache la convergence entre escabeau et sinthome en examinant la façon dont Joyce a tissé la négation de l'inconscient, la jouissance de la parole, la création d'un "ego", le hors sens et l'opacité du sinthome. Miller évoque aussi Schoenberg et Duchamp - interrogeant comment chacun d'eux a pu effectuer une convergence de cet ordre. Quels autres artistes, soit en réalisant leur œuvre, soit grâce à l'expérience analytique, y parviennent–ils ? Si une analyse a pour vocation, selon Miller, la "castration de l'escabeau pour mettre en lumière la jouissance opaque du sinthome", comment un analyste de l’Ecole (AE) va-t-il se servir du sinthome vidé de la jouissance de la parole pour "faire de lui un escabeau” ?

 

IV- Les événements de corps doivent-ils être interprétés ?

 

Dans un monde dominé par les exigences de satisfaction, Miller définit l'interprétation analytique, dans son incidence hors du champ du sens, "comme un dire qui vise le corps parlant pour produire sur lui un événement" qui concerne le corps et implique aussi une émergence de jouissance. Il s'agit d'une nouvelle façon de concevoir l'interprétation analytique, parce que, selon Miller, celle–ci cesse d'être un "fragment de construction incidant sur un élément isolé du refoulement".C'est à différencier de "l'élucubration de savoir" ou de "l'effet de vérité". D'un côté l'événement de corps est le trauma dans sa dimension inaugurale, autre nom du sinthome, qui fait écho dans le corps, non pas par refoulement mais par réminiscence itérative; et il est ininterprétable. D'un autre côté, cet événement fait entrer la jouissance dans le corps et se répéter, grâce à l'objet a "incorporel", cette lettre qui s'inscrit dans le corps comme des symptômes, sens joui et donc interprétable. Il s'agit de chercher, dans chaque cas, en ce qui concerne le corps parlant ce qui doit être interprété et comment opère ladite interprétation.

 

V-Comment le fantasme se transforme-t-il dans le parcours d'une analyse ?

 

Pendant un certain temps, la perspective de la "traversée du fantasme" dessinait l'horizon de ce qui se concevait comme une "fin d'analyse". En faisant valoir tout spécialement l'expérience de la passe, Miller nous a permis de problématiser la notion de traversée tout au long de l'expérience analytique. Il s'agit bien plutôt de savoir y faire avec la jouissance qui saisit le corps, c'est à dire des'arranger avec, de l'élucider sans cesser de considérer qu'elle contient quelque chose qui se manifeste par une itération obscure, indépassable, indéchiffrable. Cependant dans divers témoignages de passe le fantasme insiste comme ce qui ordonne la jouissance, il est important de se confronter à lui pour discerner, non sans opacité, les montages en jeu dans le sinthome. Lorsqu' on prend pour base le dernier enseignement de Lacan, les témoignages de passe mais aussi des situations de la pratique quotidienne, la Journée sera l'occasion de montrer comment la clinique du sinthome met en évidence les transformations du fantasme en cours d'analyse.

 

La Commission Scientifique 

 

FORMAT, ENVOI ET DÉFINITION DES TEXTES :


Pour faire parvenir un texte à la Journée clinique il ne doit pas dépasser 7000 (sept mille caractères, en police times new roman, espaces inclus. Après le titre du texte, on mentionnera l'axe thématique auquel il se réfère. Dans l'objet de l'e-mail d'envoi du texte doivent figurer les informations suivantes : JOURNEE CLINIQUE+NOM ET PRÉNOM DE L'AUTEUR+ECOLE A LAQUELLE IL APPARTIENT.


Chaque texte doit être individuel et il ne sera accepté qu'un seul texte par auteur. Au moment de l'envoi, celui ou celle qui adresse le texte doit préalablement être inscrit au Xe Congrès de l'AMP. Si au cours des deux jours suivant l'envoi l'auteur n'a pas reçu d’accusé de réception du texte, l'auteur devra le réadresser aux deux adresses électroniques qui figurent ci-dessous.


Après réception des textes, la Commission de lecture de la Journée Clinique va en prendre connaissance pour définir ceux qui seront présentés lors de cette activitédu Xe Congrès de l'AMP. Seront pris en compte : la clarté du texte, sa pertinence pour l'axe thématique, la précision conceptuelle et la rigueur clinique qui permettront de dire comment on analyse le parlêtre.

 

E-MAILS POUR L'ENVOI DES TEXTES : [email protected] et [email protected]

 

DATE LIMITE POUR L’ENVOI DES TEXTES : 31 décembre 2015.

 

Comité de lecture de la Journée Clinique:Andréa Reis, Angelina Harari, Anne Lysy, Carlos Augusto Nicéas, Domenico Cosenza, Elisa Alvarenga (coordinateur), Fabián Naparstek, Heloísa Prado Telles, José Fernando Velásquez, Lucíola Freitas de Macêdo, Marcelo Veras, Nohemí Ibáñez Brown, Pierre-Gilles Guéguen, Ram Mandil, Romildo do Rêgo Barros, Sérgio Laia, Vicente Palomera.

 

Traduction : Pierre-Gilles Guéguen

Relecture : Ligia Gorini


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